Coup de cœur pour les « Les gens de Bilbao Naissent où ils veulent », roman de Maria Larrea. (ed. Grasset)
"Ton père n'est probablement pas ton père, ta mère te cache un secret sur ta naissance.” Ce sont les mots qu’a entendus Maria Larrea, lors d’une séance de tirage de cartes de tarot. Après une discussion avec sa madre, la jeune femme découvre, à 27 ans, qu’elle a effectivement été adoptée, dans des circonstances troubles, dans l'Espagne de Franco à la fin des années 70.
Maria Larrea, alors tout juste diplômée d'une école de cinéma renommée, la FEMIS, va partir en quête de soi et des siens. Ses parents adoptifs vont émigrer, après sa naissance, à Paris et faire de Maria une "parfaite petite Française" des années 80.
Avec sa plume enlevée, tendue, pleine d’images et d’esprit, Maria Larrea reconstitue donc le puzzle de sa mémoire familiale espagnole, une histoire d’orphelins, de mensonges et de filiation trompeuse, en parallèle de sa propre histoire, passée et présente.
Elle donne vie, sous nos yeux, à ses parents, mal-aimés par leurs familles respectives, avec un souffle romanesque peu commun. "Leur passé a été un cadeau, et j’espère les avoir honorés en écrivant leur histoire : ce livre est une déclaration d’amour", assure-t-elle.
Ce roman, qui a d'abord été créé sous la forme d’une série radiophonique sur France Culture, a obtenu le Prix du premier roman Les Inrockuptibles 2022.